Vie violée, espoir voilé… et après ?

Ces treize dernières années, les combats dans l’Est de la RDC ont fait plus de cinq millions de victimes. Lors de ces affrontements, le viol a été utilisé comme arme de guerre. Dans certains camps de réfugiés, plus de 70% des femmes et jeunes filles en ont été victime.

Ces femmes gravement blessées, sont mises au banc de leur communauté d’origine et doivent se débrouiller seules pour prendre soin de leurs enfants souvent issus des viols. Elles manquent de tout : couvertures, nourriture, vêtements, soins médicaux, soutien psychologique…

Voici un témoignage authentique recueilli par nos collaborateurs sur place :

« … Je revenais des champs lorsque je les ai aperçus. J’ai commencé à me méfier quand j’ai vu que ces quatre soldats s’approchaient de moi, je me suis innocemment dit qu’ils allaient me demander un peu de nourriture puis partir mais j’étais loin de la vérité. Ils m’ont violemment attrapée et chacun d’entre eux m’a violée tour à tour. Ca a été l’expérience la plus dévastatrice de ma jeune vie, j’avais 16 ans au moment des faits. Aujourd’hui j’ai un enfant de 5 ans issu de ce viol. J’essaie de l’aimer du mieux que je peux car malgré tout il est mon fils mais je n’ai plus d’espoir, je ne crois plus à rien, mon monde s’est écroulé et chaque jour est une souffrance. Ils auraient mieux fait de me tuer ! Je ne me marierai jamais car ici tout le monde sait ce qui m’est arrivé et aucun homme ne va s’intéresser à moi… »

C’est dans ce contexte que l’Association pour la Promotion de l’Agriculture (l’ASPA) a lancé en 2010 son projet d’assistance aux femmes violées et aux enfants issus des viols. Il concerne 700 femmes et 250 enfants qui, par crainte de revoir leurs tortionnaires, ont dû fuir leurs campagnes et se réfugier dans un village proche de Butembo. L’objectif est de faire renaître la vie et l’espoir dans le cœur de ces femmes traumatisées en les intégrant dans la vie socio-économique des villages d’accueil.

Chaque femme a l’occasion de suivre une formation sur les techniques de plantation. L’ASPA met à leur disposition des terres communautaires où elles peuvent cultiver des légumes pour leur consommation personnelle et pour la vente, ce qui leur permet de racheter des semences. Les femmes et les enfants ont aussi accès gratuitement aux soins de santé et reçoivent une assistance psychologique.

Dès les premiers contacts avec le partenaire local, le SEL Projets s’est impliqué dans l’élaboration de ce projet. Le coût total de 6600 euros, comprend l’achat du matériel agricole et des semences, les frais de formation, les frais médicaux et divers coûts de fonctionnement.

C’est grâce à la générosité des donateurs que ce projet est en train de se réaliser et qu’il apporte une aide à ces femmes brisées.

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