Polo Mpoku : Chrétien avant d’être footballeur

Paul-José (dit Polo) Mpoku est joueur de football professionnel, capitaine du Standard de Liège et un des meilleurs milieux de terrain de notre championnat. Né en 1992 à Kinshasa, il est venu très jeune en Belgique où il a commencé à jouer au football. Doué et vite repéré, encore adolescent, il a poursuivi sa formation sportive en Angleterre avant de passer par l’Italie et la Grèce pour enfin revenir au Standard de Liège où il est un des joueurs les plus appréciés du vestiaire et des supporters. Il est récemment devenu parrain d’une petite Céleste via le système de parrainage de SEL Projets. Nous en avons profité pour le rencontrer et en discuter avec lui. Nous avons gardé à cette interview sa forme orale.

 

Polo, pourquoi être devenu parrain avec le SEL Projets lorsque l’occasion s’est présentée à toi ?

Cela fait longtemps que je cherche ce que je peux faire pour aider les gens qui sont dans les difficultés. Moi, je suis au bénéfice d’une réelle grâce de Dieu : je vis dans une situation confortable, je gagne bien ma vie en tant que joueur de football professionnel. Ça me tenait donc à cœur de pouvoir aider ceux qui ne sont pas dans ma situation et la proposition de parrainer un enfant est tombée à pic. J’ai aussi été motivé par l’association SEL Projets quand je l’ai découverte. C’est une bonne association avec des valeurs, notamment des valeurs chrétiennes. J’ai été touché par la possibilité de pouvoir permettre à des enfants d’aller à l’école, d’avoir à manger chaque jour.

 

Cela correspond donc à un réel désir chez toi ?

Oui, oui, il y a un désir qui était là depuis un certain temps mais je n’avais pas trouvé la bonne association, le bon projet, un projet dans lequel je pouvais avoir confiance.

 

Qu’est-ce qui a suscité cette confiance dans notre association ?

Le fait que l’on sache où l’argent va, que l’enfant t’écrive directement, ça m’a donné confiance. Tu sais que ton action aide quelqu’un de précis avec qui tu peux créer un lien en écrivant, j’ai trouvé cela bien. Et puis on voit qu’il y a du professionnalisme dans ce que vous faites et c’est pour cela que je me suis engagé.

 

Tu as souligné les valeurs chrétiennes du SEL Projets comme un argument convaincant. Dans ton parcours de vie, la foi dans le Dieu de Jésus-Christ, qu’est-ce que cela représente ?

C’est tout, c’est l’essentiel. Comme je dis souvent je suis d’abord un chrétien avant d’être un footballeur. La Bible déclare : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » – Actes 20.35. Moi je suis dans une situation où je peux donner au niveau matériel. Cela me donne de la joie parce que je pense au sourire que le fait d’être parrainée donne à cette petite fille et à sa famille. Même moi, je suis toujours content quand on me donne un petit truc, ça fait plaisir, quelqu’un a pensé à toi. La contribution mensuelle, pour nous ce n’est pas grand-chose, mais, pour eux, c’est beaucoup.

 

Tu es en train de nous dire que tu as beaucoup reçu, par la grâce de Dieu, et que, à ton tour, tu veux pouvoir donner pour que d’autres reçoivent.

Exactement, oui. Ce que j’ai reçu de Dieu, je suis appelé à le partager autour de moi.

 

Donner, transmettre, cela se vit aussi en tant que père et, si j’ai bien compris, le parrainage arrive juste après la paternité ?

Oui, je suis un jeune papa et ça change ta manière de voir et d’agir. D’ailleurs Mélissa, mon épouse, est aussi devenue marraine avec le SEL Projets.

 

Avec cet engagement, tu vas encore un peu plus être vu comme un sage dans le vestiaire du Standard de Liège.

Oui… Enfin, je ne sais pas, je n’aime pas trop qu’on dise cela de moi.  En tant que chrétien on doit chercher à être sage mais l’image que je veux montrer ce n’est pas que je suis parfait… Nous ne sommes pas parfaits mais nous servons un Dieu parfait. Parfois, je vais me disputer avec l’arbitre, je ne vais pas l’insulter mais je vais être énervé et tout ça… On est humain, ça arrive qu’on dérape mais il faut que la base chrétienne soit là. Il faut chercher à ce que Christ grandisse en toi. Mais je n’aime pas qu’on dise de moi que je suis sage. Je suis un homme avec ses erreurs et ses défauts, un homme qui veut juste témoigner de ce que Dieu fait dans sa vie.

 

Merci pour ces mots, Polo. A mes yeux, cela fait de toi un sage parce que tu ne te fais pas d’illusions sur toi-même. Tu as beau être un des piliers d’une des meilleures équipes de football du championnat de Belgique, tu sais que tu es avant tout un chrétien qui cherche humblement à vivre sa foi dans le contexte qui est le sien. Cela t’a amené à parrainer un enfant via le SEL Projets et, un jour peut-être, à développer de nouveaux projets avec nous au Congo.

Merci à toi de nous avoir reçus et d’avoir partagé ces pensées avec nous.

 

Philippe Laurent